Mme Odília est une force de la nature. Dans ses longues et belles années, elle se consacre encore avec amour et soin à la cueillette des feuilles du palmier nain (Chamaerops humilis), qu’elle trouve encore dans le Barrocal et dans la montagne algarvienne, près de Querença, et les entrelace avec des gestes manuels méticuleux pour en faire de véritables œuvres d’art, par le biais de l' »empreita« .

L’empreita [contrat] est l’un des éléments d’identification de la culture matérielle de l’Algarve et s’appelle ainsi parce qu’il était autrefois payé en fonction de la quantité produite par jour.
Autrefois, l’empreita servait à fabriquer des sacoches et des paniers pour le transport et le stockage des produits agricoles, du matériel de pêche ou des articles ménagers. Elle servait également à fabriquer des nattes pour conserver et sécher les figues, des sacoches pour les mules ou les ânes afin de transporter les olives, des balais pour le blanchiment ou des paillassons pour moudre le maïs pour le sherry et tamiser la farine pour le pain.
Ce sont là quelques-uns des biens essentiels à la vie rurale fabriqués à partir du palmier (la feuille du palmier nain).

Le palmier nain, également connu sous le nom de palmier à balais, est plus commun dans les sols calcaires du Barrocal. Les palmiers sont cueillis entre juin et septembre et séchés à l’air. Elles sont ensuite découpées en lamelles et arrosées d’eau pour les humidifier et les assouplir, quelques heures avant le début du travail.
La base du travail est la tresse réalisée en entrelaçant les lamelles. La baracinha (fine corde de palmier) servait à coudre les bandes entre elles pour former l’objet désiré. Elle était également utilisée dans les balais pour assembler les feuilles de palmier à un manche de canne.

Outre ces paniers, Mme Odília cueille également diverses fleurs dans la campagne et les arrange pour en faire de magnifiques bouquets de fleurs séchées.